En 2020, les fondateurs du Bureau de l’écran des Noirs— parmi les plus éminents créateurs Noirs de films et de télévision du Canada — ont vu une opportunité d’opérer une transformation dans l’industries de l’écran canadien. Les collectivités de toute l’Amérique du Nord étaient en proie à d’importants conflits raciaux. Le racisme anti-Noirs qui sous-tend les inégalités systémiques dans notre société était enfin reconnu. Même parmi ceux qui bénéficiaient du statu quo, une fissure s’était formée dans le barrage de l’acceptation sociale. C’était notre chance de susciter une action réelle dans l’industries de l’écran, de la télévision et des médias numériques canadiens en tenant un miroir pour faire ressortir leur propre racisme anti-Noirs, profondément ancré, et en élaborant des solutions durables pour l’éradiquer.

Lucide, stratégique et tenace, notre groupe a donné vie au Bureau de l’écran des Noirs (BÉN), et le soutien financier de Téléfilm Canada nous a permis de démarrer. Au cours des mois qui ont suivi, nous avons collaboré avec des intervenants clés de l’industrie dans le cadre de notre engagement à soutenir ce mouvement et à garder les questions touchant les Noirs au premier plan des discussions jusqu’à ce que ce barrage— les structures et les attitudes qui perpétuent le racisme envers les Noirs dans les médias canadiens—soit bel et bien détruit.

Le BÉN a été l’avant-garde de la défense et de l’action visant à améliorer la représentation des Canadiens noirs à l’écran et dans les coulisses. Comme vous le verrez dans ce rapport, notre travail visant à démanteler les structures, les processus et les normes préjudiciables a été une succession de premières pour l’industrie audiovisuelle canadienne. Le BÉN a créé des directives novatrices pour aider les professionnels de l’industrie audiovisuelle à créer des représentations plus authentiques des communautés sous-représentées. BÉN a produit la première enquête exhaustive d’audience auprès des Canadiens noirs, autochtones et de couleur. Ce travail permet aux producteurs et aux diffuseurs de voir ces auditoires pour la première fois et fournit des données empiriques pour soutenir un contenu plus inclusif. Nous avons établi des partenariats avec des entreprises, des organismes sans but lucratif et des organismes gouvernementaux pour créer de nouvelles activités rémunérées pour les créateurs noirs et créer un vivier de talents noirs dans l’ensemble des secteurs.

Bref, nous avons eu un impact considérable en un peu plus d’un an. Et nous avons fait tout cela tout en bâtissant une base organisationnelle pour la croissance.

Nous sommes reconnaissants envers les bailleurs de fonds, les partenaires et les partisans qui ont contribué à nos progrès. Bien que notre travail soit loin d’être terminé, nous nous réjouissons à l’idée de collaborer davantage pour prioriser et mettre en valeur les talents noirs et leurs projets au Canada et à l’étranger. Nous continuerons d’identifier les obstacles systémiques qui entravent les progrès des Noirs et nous prévoyons d’être à l’avant-garde de la création de solutions durables.

C’est un moment décisif pour les créateurs noirs et les travailleurs de l’industrie audiovisuelle. Le Bureau de l’écran des Noirs, appuyé par nos collaborateurs, ouvre non seulement des portes qui étaient fermées depuis trop longtemps, mais nous les enlevons et nous reconstruisons entièrement la structure pour offrir un accès, un soutien et des voies plus claires aux futures générations de talents noirs.